La première question que l’on pourrait se poser est : Pourquoi écrire un billet sur « Orange is the new black » ? Une série dont le thème principal n’est ni la mode, ni le transgendérisme ?
Tout simplement car la particularité de cette série est que la majeure partie des figurants sont des femmes. Cela mérite donc mon attention. Des sujets tel que le féminisme ou le sexisme seront probablement traités.
J’ai le regret de vous annoncer que je traiterai le sujet de manière sérieuse, les blagues ne seront que l’ombre d’elles-même cette fois-ci.
Synopsis
Piper Chapman, une femme qui a désormais la trentaine, est dans une relation stable depuis plusieurs années, avec un travail qui a du potentiel. Elle se fait rattraper par ses démons, pour une histoire de trafic de drogue qu’elle a vécu une dizaine d’années auparavant.
L’idée générale est de prendre une personne responsable, saine d’esprit et gentille. De la placer en détention et de faire mijoter le tout pendant 15 mois.
La série est originale dans le sens où c’est une des rares séries qui parle du milieu carcéral à peines courtes pour femme.
Dès qu’il est question de prison dans les films, nous avons en effet l’habitude de voir des hommes, plus déglingués les uns que les autres, dans une prison de haute sécurité.
La vie et l’avis carcéral
J’ai pris l’habitude en regardant des séries, de voir rapidement le but à long terme de la saison. Dans Prison Break, le ton est donné dès le premier épisode, où l’on comprend d’emblée que le personnage principal cherche à faire évader son frère de prison.
Dans cette série, on est dans le flou. On ne sait pas vers où va la narration. Peut-être un rappel de l’absence de perspective en prison ?
Au fil, des épisodes, on apprend à connaître au fur et à mesure les personnages et leurs histoires. Les flash-back ne cassent par le rythme et ne font que donner quelques détails.
Piper se retrouve dans chaque épisode, confrontée à quelqu’un, mais réussit de manière intelligente à désamorcer la situation (ou presque).
La série amène beaucoup à réfléchir à la condition carcéral, mais cela serait un peu hors sujet que de trop en parler.
Féminisme ?
On retrouve dans le film des femmes de nombreuses cultures, de tous les ages et de tous les physiques possibles.
Le milieu carcéral permet de pointer du doigts différentes problématiques :
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le fait d’être enceinte en prison, d’avoir portée son enfant pendant 9 mois et de s’en voir privée à sa naissance
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l’absence de traitement lors de la ménopause
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les relations gardiens/prisonnières (la relation principale est une relation consentie, mais difficile à vivre)
Bien qu’elles soient égales dans leurs vêtements, chacune cherche tout de même à se procurer des soins et du maquillage de contrebande. On ne verra d’ailleurs jamais certaines actrices sans un beau trait de liner, même au levé du lit… Bizarre ? Elles ont peut être fait l’impasse sur le démaquillant vu le prix au noir.
Il faut également citer la présence d’une actrice transgenre : Laverne Cox (citée par Kevin dans cet article), qui est principalement connue pour cette série. La personnage va principalement permettre dans la saison 1 de souligner les difficultés qu’ont les personnes transgenre à se procurer des hormones en milieu carcéral.
A l’exception de cela, la série n’insiste pas sur sa transexualité, une manière de nous rappeler qu’elle doit être traitée comme n’importe quelle femme.
En parlant d’elle, je citerai la directrice de la prison, probablement l’une des personnes les plus malfaisante :
« Qui voudrait renoncer à être un homme, c’est comme de gagner au loto et de rendre le ticket » (1×03)
Pour terminer avec une citation, bien qu’elle soit dédiée à l’attirance sexuelle, celle-ci pourrait être transcrite pour parler de l’étiquettage de notre communauté :
« Elle a baisé avec une femme, ça veut dire quoi… Elle est gay, maintenant ? »
« C’est pas une question de « maintenant ». Je pense… qu’elle est comme elle est. »
« Alors qu’est-ce qu’elle est ? »
« Je vais m’avancer en disant que ton problème, c’est que tu as besoin de mettre une étiquette aux gens » (épisode 1×12)
Conclusion
J’avoue avoir eu un coup de mou au cours de la saison 1. L’absence de perspective a failli me pousser à m’arrêter. J’ai finalement compris que c’était une manière de mettre en place les personnages pour éviter de noyer le spectateur dans trop d’informations.
Une fois tout ce petit monde en place, le scénario a vraiment pu commencer, pour continuer sur les saisons suivantes.
Maintenant, je suis fan !
N’oublions pas que ce n’est pas l’habit qui fait la femme, et qu’être femme va évidemment bien au delà de la superficialité de la mode. Comme le souligne l’ensemble de la série.
Les images sont tirées de la saison un de Orange is the new black
1 commentaire
Kevin Lecomte · 18 août 2015 à 12 h 29 min
Dans la troisième saison, il y a l’apparition du personnage de Stella. L’activisme de son interprète, Ruby Rose, m’intéresse beaucoup. Elle se définit comme non-binaire et ne s’identifie à aucun genre : http://www.lexpress.fr/styles/vip/video-ruby-rose-d-orange-is-the-new-black-je-ne-m-identifie-a-aucun-genre_1697534.html
J’ai limite plus de facilité à m’identifier à elle, plutôt qu’à Laverne Cox. Mais en tout cas, ces personnalités me donnent envie de voir la série. 😉